Tu n'as rien vu du tout feat Connor

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Il était tard mais pas assez tard pour Sandrine qui avait décidé de s’entrainer un peu à la magie. Rien de bien méchant, elle voulait juste apprendre à se téléporter comme elle l’avait vu dans un flash en plein cours de math. Non pas que c’était un cours ennuyeux les math … euh en fait si, c’était l’un des cours qu’elle détestait le plus mais ses visions et autres flash, elle n’avait aucun contrôle et ça l’énervait. Elle avait l’impression d’être Phoebe Halliwell par moment. Elle avait demandé conseil à Mr Merlyn mais il lui avait expliqué que c’était une étape très difficile à atteindre et qu’il fallait pas mal d’entrainement pour réussir une téléportation. Ça n’arrivait pas tout de suite. Il fallait être patient.

Assise par terre, dos contre son lit, l’adolescente avait les yeux fermés en essayant de se concentrer sur le cercle qu’elle avait tracé sur le sol. C’était un bon moyen pour commencer et cela ne faisait que trois jours qu’elle avait débuté cet exercice. Elle n’y arrivait pas encore mais elle avait confiance en elle. Si Merlin avait réussi, elle aussi ! En même temps, elle était Merlin ! Cela faisait déjà plus d’une heure qu’elle se concentrait sur le cercle mais rien n’y faisait. Elle poussa un soupir et essaya d’une autre manière, en tentant de se détendre et de vider son esprit. Tout à coup, elle sentit une sorte d’énergie l’envelopper avant de disparaître quelques secondes après. Par contre, ce fut quand elle ouvrit les yeux que ça se compliqua un peu pour elle. Elle vit qu’elle n’était plus dans sa chambre mais pire, elle était dans la chambre d’un garçon et pas n’importe lequel : Connor. Elle avait un peu de mal avec lui-même si elle ne pouvait pas s’empêcher de le trouver mignon mais aussi lui dire ses quatre vérités quand elle estimait qu’il dépassait les bornes.

- Oh merde !

Elle se mit à sourire mais c’était sa façon d’être embarrassée. D’un côté, elle avait réussi apparemment mais de l’autre, elle allait faire comment pour retourner dans sa chambre tout en évitant de se faire prendre par un surveillant.

- Euh … Salut !

Elle essaya de trouver un moyen de diversion quand elle aperçut sur le bureau à côté d’elle des livres « Harry Potter ».

- Waow t’es un fan d’Harry Potter ! Me too !

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La jeune fille regretta d’avoir mal choisi le lieu pour s’exercer à la magie mais elle était tout de même contente d’y avoir réussi à se téléporter quelque part. Bon ben la prochaine étape, c’est de bien se téléporter au bon endroit. Ça lui évitera des situations comme celle-ci. En plus, il ne semblait pas avoir capté qu’elle s’était servie de la magie pour débarquer dans sa chambre. Elle essaya tant bien que mal de cacher son stress mais il ne faisait qu’augmenter.

Connor : - Qu'est-ce que tu es venu faire dans ma chambre? Je sais pas si t'es au courant, mais ici, c'est l'étage des garçons. Celui des filles est en dessous...

Parfois, elle n’avait pas besoin de comprendre vraiment l’anglais, les gestes suffisaient comme ici par exemple mais Sandrine eut la désagréable sensation qu’il la prenait pour une idiote. Comme si elle n’avait pas compris que c’était l’étage des garçons et non celui des filles. Même s’il avait parlé plus lentement pour qu’elle puisse comprendre, elle n’aimait pas qu’on la prenne pour une fille très bête parce qu’elle ne parlait pas la même langue que les autres. Elle se doutait que certains le faisaient mais elle les ignorait tout simplement. Là, tout à coup, elle ne stressait plus du tout. Son regard s’était un peu assombri.

- Je sais que c’est l’étage des garçons ici et celui des filles en dessous ! Je ne suis pas si stupide que ça !

Elle ne réalisa même pas qu’elle avait parlé anglais à la perfection. Serait-ce ses souvenirs en tant que Merlin qui l’aideraient un peu ? Peut-être. De plus, il y avait eu un truc dans son regard mais elle ne pouvait pas le savoir. Mais l’ennui, c’est qu’elle ne savait pas comment faire pour expliquer au garçon qu’elle était venue par magie. Et puis était-il digne de confiance ? Elle ne le connaissait pas du tout. Ce n’était pas comme avec Harmonie. Peut-être le lui faire comprendre sans le lui dire réellement pourrait l’aider. Voyant qu’il était pieds nus, elle eut une idée.

- Ça risque de faire un peu mal aux pieds !

Elle plaça sa main à plat sur le sol et se concentra sur le sort tout en tentant d’être la plus calme possible. Si c’était en étant calme qu’elle avait réussi à se téléporter, pour les autres sorts, ça devait être pareil. Le sol commença à chauffer à l’endroit où se tenait Connor. Mais quelque chose dans le fond de la tête de Sandrine lui dit que ce ne serait pas suffisant.

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Pas de chance pour Sandrine, le jeune homme ne lui laissa même pas le temps de réaliser le sort au grand complet. Non mais quelle tête de cuillère celui-là ! Il l’attrapa le coude, l’obligeant à se relever et en plus, il faisait un peu mal. Finalement, c’était elle qui avait eu mal et pas lui ! Bon d’un côté, c’est vrai que la position qu’elle avait pouvait prêter à confusion et donner des idées un peu mal tournées à la personne qui entrerait dans la pièce. Par contre, elle tiqua quand il parla de France. Cet idiot la prenait pour une française ? Quoi, il ne connaissait pas la Belgique ?

Il avait fini par lui lâcher le coude avant d’aller s’appuyer contre son bureau. Quant à Sandrine, elle se massa légèrement le coude.

Connor : - Je te le redemande, qu'est-ce que tu fais dans ma chambre?
- Déjà, si je te le dis, tu ne me croirais pas et c’est de France que je viens mais de Belgique ! BEL-GI-QUE !

Là, il avait réussi à la détresser mais à la mettre en colère en la prenant pour une française, ce qui était un peu insultant. Si ça se trouve, il n’avait même pas retenu son nom cette andouille ! L’adolescente essaya de trouver un moyen pour s’en aller sans devoir passer par le couloir des garçons et descendre les escaliers !

- C’est pas compliqué de faire la différence entre le France et la Belgique ! En France, ils ont un président et en Belgique, on a un roi.

C’est sûr que là, il risquait pas de comprendre mais là, elle s’en fichait un peu. Tout à coup, elle eut un flash : un surveillant passant dans le couloir des garçons. Aussitôt, la jeune fille fit signe à son camarade de ne plus rien dire, éteignit les lampes et d’un signe du doigt, indiqua le lit tandis qu’elle se cachait dans la salle de bain. Quelques minutes après, quelqu’un ouvrit légèrement la porte pour juste vérifier que Connor dormait avant de refermer. Et continuer sa ronde. Sandrine n’avait pas bougé une seule fois de sa cachette, réfléchissant silencieusement à comment retourner dans sa chambre quand elle se dit qu’elle avait peut-être un surveillant dans le couloir des filles. A moins qu’il était déjà passé ? Remarquez, il régnait un silence dans sa chambre depuis le début du couvre-feu qu’on pourrait penser qu’elle dormait.

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Sandrine était toujours dans la salle de bain, attendant que le surveillant s’en aille mais elle resta encore un moment pour en être bien sûre. Ce fut Connor qui vient la voir pour la prévenir que la voie était libre. Une chance qu’elle avait eu cette vision sinon, ils étaient tous les deux mal barrés. Le jeune homme reprit. Il pensait que c’était un pari entre filles. Sandrine en avait fait les frais mais elle avait tout simplement refusé même si Angie l’avait traitée de trouillarde. Elle trouvait ça stupide.

- C’est pas un pari ! Mais tu ne me croirais pas si je te le dis !
Connor : -On en parle demain si tu veux, je m'en fiche royalement, mais va t'en. J'ai eu une journée compliquer et j'ai pas envie de parler chiffon ou autre ce soir. J'ai même pas encore fini mes devoirs.

Elle aussi n’avait pas fini tous ses devoirs. Histoire, ça allait ainsi que Chimie. Elle avait juste à revoir le lendemain mais par contre math, elle n’avait pas encore fait l’exercice. Et puis, elle détestait les math. Chimie, c’était juste de la théorie mais niveau pratique, elle ne l’avait jamais fait dans son ancienne école. C’était le prof qui le faisait devant les élèves.

- Si tu veux, je peux t’aider ! J’ai déjà fini mon résumé en histoire mais par contre, j’ai pas encore fait math. On pourrait le faire à deux.

Aider les autres ne la dérangeait pas. C’était même ce qu’elle aimait faire mais en même temps, elle faisait toujours ses devoirs de math avec sa sœur. Avec Harmonie, tout était plus facile car elle expliquait mieux que le prof.

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Qu’est-ce qu’il pouvait être énervant parfois ! Sandrine soupira à force de le voir insister. Elle l’avait suivi jusqu’à son bureau mais resta debout contrairement à lui. Il semblait vouloir refuser sa proposition. Tant pis pour lui. Sans doute n’avait-il pas appris l’entre-aide. En même temps, si elle savait que les parents du garçon étaient peu là pour lui, elle n’en serait guère étonnée. Ou alors, c’était parce qu’il était fils unique ? Elle, elle avait sa sœur et elles avaient appris ensemble à s’entre-aider. C’était devenu normal pour Sandrine mais visiblement, pas pour d’autres !

Connor : -T'es la nouvelle, t'es belge ok, mais ça s'arrêt la. Je ne te connais pas, on est pas pot ni rien alors je vois pas ce que tu me veux. Tu le comprend ça? Soit tu me dis pourquoi t'es là et tu t'en vas après soit je vais voir le surveillant et j'aurai aucun remord sur ce coup la.

Elle poussa un nouveau soupir. Il était aussi têtu qu’elle cette tête de cuillère !

- D’accord mais ne viens pas te plaindre que je t’ai pas prévenu ! Tu vas pas me croire mais si tu vas raconter à tout le monde ce que je vais te montrer, je ferai de ta vie un enfer !

Oh, rassurez-vous, elle n’allait pas le tuer non. Juste lui en faire voir de toutes les couleurs comme elle savait si bien le faire. Il dit qu’ils ne sont pas potes ! Elle fera exprès de faire comme s’ils étaient potes devant tout le monde. Oui, pour ça, elle n’était pas timide ! Et parfois, sa sœur l’aidait.

La petite brune tendit la main vers lui, se concentra avant de faire apparaître une flamme complétement dans sa main. Ça ne la brûlait pas du tout. Elle donna ensuite d’un geste de l’autre main l’apparence d’un dragon volant à la flamme. Puis, elle referma sa main avant de la rouvrir, la flamme ayant disparu.. Elle ne dit rien, appréhendant la réaction du jeune homme en face d’elle.

- Et si tu ne me crois pas encore, à ton avis, comment j’ai su que le surveillant allait venir alors qu’on n’entendait rien !

Oui, c’est vrai ! Le surveillant avait été silencieux qu’il aurait été impossible à l’adolescente de l’entendre et prévenir ainsi son camarade. Mais vous et moi savions bien qu’elle avait eu une vision. Seulement, Connor, lui, ne le savait pas.

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Comme elle se l’était attendue, il fut surpris mais il ne voulait pas la croire. D’ailleurs, il avait l’air paniqué le pauvre. Elle l’avait prévenu et il n’avait pas voulu l’écouter. Il était comme elle voyait les autres personnes ne croyaient pas à l’impossible. La réaction à laquelle elle ne s’était pas attendue, c’était le fait qu’il l’attrape à nouveau par le coude, lui faisant à nouveau mal, tout en essayant de la faire partir par la porte. Or, c’était pas par là qu’elle était venue. Il avait d’ailleurs mis une main sur la poignée de la porte.

Connor : - A présent tu t'en vas et on n'a jamais eu cette conversation. Tu sera la nouvelle et point barre!

Cela lui fit tout de même de la peine que pour presque toute l’école, elle était que la nouvelle. Il n’y avait que Nathan, Jessica et Violet qui s’étaient montrés gentils avec elle. Avec eux, elle était Sandrine et non la nouvelle. Preuve par-là que Connor n’avait pas pris la peine de retenir son nom. Mais au moins, il était certain qu’il gardera son secret. Le jeune homme avait bien trop peur de ce qu’il avait vu pour le raconter à qui ce soit.

Elle se dégagea de lui en réussissant à se libérer tant bien que mal et lui mit une claque en le traitant de « Dollophead », ce qui veut dire « tête de cuillère » en fait. Mais à ce moment-là, elle eut un flash. Ce n’était pas une vision mais plus comme un vieux souvenir. Elle se voyait en Merlin, entrain de mettre une claque à un jeune homme tout le traitant de tête de cuillère. Était-ce Arthur ce garçon dans ce souvenir ? Reprenant ses esprits, elle s’écarta de Connor, ferma les yeux tout en vidant son esprit et visualisa sa chambre. Elle eut à nouveau la même sensation d’énergie qui la quitta quand elle rouvrit les yeux. Ah ouf ! La revoilà dans sa chambre. Elle se massa à nouveau le coude. Purée, il n’avait pas retenu sa force ce crétin ! Il était mignon mais con malheureusement !

Elle effaça le cercle et se coucha, serrant son Winnie l’ourson en peluche contre elle. Des larmes coulèrent le long de ses joues et elle finit par s’endormir.